Et pourtant, il y a un fossé entre ses deux phrases.
Dans la première, l'enfant aura utilisé un mot générique pour désigner le volatile tandis que dans la seconde phrase l'enfant aura montré qu'il possédait un certain savoir en ornithologie.
Cela peut paraître futile pour vous et pourtant pour Charlotte Mason, cela était important.
Elle partait du principe que jusqu'à l'âge de 6 ans, un enfant devait passer jusqu'à 6h par jour en extérieur.
Qu'arriver cet âge-là, il devait savoir reconnaître minimums six espèces d'oiseaux différentes ainsi que les chants qui leur sont associés.
Que pour elle, la nature était le meilleur lieu pour s'instruire.
Bien entendu, je vous rassure, je ne passe pas autant de temps dehors avec mes enfants mais j'ai trouvé sa réflexion plutôt intéressante et il y a un mois, j'ai décidé de sortir quotidiennement dans la nature, avec mes filles.
Et cela fut une véritable révélation pour nous trois que ce moment en extérieur.
Comme le recommande Charlotte Mason, nous sortons de préférence l'après-midi puisque le matin, mes filles ont la tête dans les cahiers.
Nous passons entre trente minutes et une heure dans la forêt, près d'un étang, sur une mine, près d'un menhir ou dans un parc.
Tout lieu en extérieur est propice pour l'observation selon Charlotte et je demande à mes filles d'être vigilante sur ce qu'elles peuvent voir comme le recommande la pédagogue.
Elles observent à l’œil nu, parfois à la loupe ou encore avec les jumelles. (c'est totalement optionnel puisque Charlotte ne prône aucun matériel sauf des cahiers et des crayons).
Les premières minutes, je les laisse découvrir ou redécouvrir le lieu par elles-mêmes tandis que moi, j'en profite pour profiter du calme.
Ensuite, j'écoute leurs observations spontanées et j'essaye, quand j'en ai les connaissances, de répondre à leurs questions sur la nature qui nous entoure à ce moment précis.
« Quelle est la race de ces chevaux maman? » « C'est quoi cet oiseau ?» « Quel est le nom de cet insecte ? Il fait partie de quelle famille ? » « Quel est cet arbre ? » « Maman, ce champignon est-il vénéneux ? »
Et je vous rassure, elles ont encore des tonnes d'autres questions à me poser quand on est dehors.
Comme je n'ai pas tout le savoir de la terre en tête, quand je n'ai pas la réponse, je prends une photo de la faune ou la flore qui me pose problème et une fois rentrée à la maison, je cherche sur google, la réponse que je partage par la suite avec mes enfants.
Ainsi, mon enfant ne dira plus « maman, regarde le beau canard!» mais « maman, regarde le beau canard Colvert!»
Voilà l'intérêt de passer du temps, plus ou moins long en extérieur.
Être constamment dans l'observation durant une bonne heure minimum permet d'instruire son enfant en dehors des cahiers tout en enrichissant son langage et ses connaissances.
Cela permet aussi de lui aérer ses poumons.
Je vous rassure, cela ne les empêche pas de s'amuser et c'est pour cela qu'instruire dans la nature est plus facile et plus attrayant pour un enfant.
Pour Charlotte, il n'y avait aucune raison de ne pas sortir quotidiennement, excepté si l'enfant était malade mais le vent, la pluie etc. n'étaient pas des raisons valables pour rester enfermé.
Une fois rentrer à la maison, les filles disposent dans leurs cahiers de la nature, un petit résumé des observations qu'elles ont pu faire ainsi qu'une jolie illustration comme le recommande Charlotte Mason.
Cela permet de faire travailler sans que l'enfant s'en aperçoive l'écriture, la mémoire et le dessin.
Ps : J'ai testé d'instruire mes enfants dans la nature sur Paris et cela est tout à fait possible. Il y a des parcs, des monuments, etc. soit de quoi assouvir la soif de connaissances d'un enfant.
Ps : votre jardin sera aussi un très bon endroit pour s'exercer à cette instruction dans la nature.